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NOUVEAU : Le son de la lyre des anciens bardes

(voir en bas de page)


19 mai 2008 : spectacle au Chateau de St Germain de Livet avec la compagnie "De pied en Cap"

27 août 2008 : soirée conte à la chapelle de Kermouster, Lézardrieux (22), à partir de 20h30

20-21 septembre : spectacle au festival "Cidre et dragons" (Merville-Franceville, Normandie)

27 septembre : randonnée contée et spectacle en soirée dans le cadre du festival "Irlanday" (Saint Aubin du Cormier, Bretagne).

17 Novembre 2007
L'Exil des Fils d'Uisliu à la Mission Bretonne - à partir de 20h30 (22 rue Delambre, 75014 PARIS)

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Mon blog consacré à la tradition celtique et aux pays de culture celtique...

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Récit et musique en Irlande et dans l'Europe celtique ancienne : instruments de bardes et saltimbanques


triskelLe bodhrán (prononcer "bow-ran", et non pas "bodran"), le cruit (prononcer "critch"), le crwth ("wth" est à prononcer "ooth", comme dans l'anglais "tooth") et la harpe symbolisent à eux seuls les forts liens qui unissent narration et musique dans la tradition celtique, populaire ou bardique.

Crwth et harpe : les derniers instruments bardiques

Lors de l'extinction progressive du bardisme comme institution princière dans l'archipel britannique (au Pays de Galles à partir de l'interdiction royale imposée par Elizabeth 1ère, et dans la foulée en Ecosse et en Irlande), deux instruments étaient synonymes de l'art bardique : la harpe, bien sûr, et le crwth, sorte de lyre à corde frottées (lointain descendant du cruit) ; une culture musicale que l'on pourrait ésotérique (très proche du corpus pythagoricien) leur était associée dans la formation des bardes. Elle nous est connue par des traités musicologiques bardiques tardifs, datés d'entre le 16ème et le 17ème siècle (notamment le célèbre Robert Ap Huw manuscript, du nom d'un "pencerdd" ("barde maître de musique") gallois contemporain d'Elizabeth 1ère). 
   

Welsh crwthLe crwth était aussi connu dans la culture populaire britannique (cf. son cousin anglais le crowd) mais la diffusion toujours croissante du violon lui a donné le coup de grâce dans le courant du 18ème siècle - et le dernier joueur gallois de crwth se serait éteint au début du 19ème siècle.
    En dépit de cette soudaine disparition, plusieurs exemplaires de crwth nous sont parvenus (cf. la photographie ci-contre d'un instrument datant de 1800-1825).
    si bien qu'avec l'exploration récente des traités de musicologie bardiques, la passion de quelques musiciens gallois (en particulier Cass Meurig et Bob Evans) et le succès des formations spécialisées dans la musique médiévale (par ex. Altramar et surtout Bragod, le crwth a pu renaître de ses cendres, même s'il reste d'une grande rareté.

En collaboration avec le maître luthier américain Danäe J.K. Dendy-Spencer de Orphic Airs, j'ai fait reconstruire une réplique d'un crwth conservé au Welsh National Museum, à quelques détails près (la touche est légèrement convexe de manière à autoriser un jeu plus délié, et les chevilles de bois servant à accorder l'instrument on été remplacées par des mécanismes plus modernes et fiables).




mon crwth 2
Le crwth reconstruit pour P.Caudal par Danäe J.K. Denby-Spencer


On disait du crwth qu'il possédait "mille voix" ; les quatre cordes mélodiques (accordées c'c"d'd") étaient jouées ensemble à cause du chevalet plat (éventuellement avec les deux cordes servant de bourdon (accordées gg') et qui passent à côté de la touche). Son mode d'accord (par octaves multiples) et ses particularités techniques  donne au crwth une texture musicale exceptionnelle.
    Sur les traces de musicens et poètes-musiciens gallois actuels, j'ai entrepris d'explorer le répertoire bardique du crwth, et ses méthodes d'accord musique et poésie narrative.

Le cruit : la lyre des bardes de l'Europe celtique ancienne

Le cruit (prononcer "critch") sorte de lyre à six cordes employée dans toute l'Europe de l'Ouest et du Nord entre la fin de l'Antiquité et le Haut Moyen Age, est mentionné dans les textes mythologiques irlandais comme étant l'instrument dont jouaient les bardes divins pour accompagner leurs récits. Saint Hervé, barde originaire de la Bretagne insulaire immigré en Armorique au 6ème siècle, était ainsi connu pour jouer de la chrotta (une sorte de cruit) pour accompagner ses récits.
    Proche cousin de la hearpe anglo-saxonne (retrouvée dans des tombes princières en Angleterre), le cruit se jouait aussi bien en pinçant les cordes qu'en les frottant. Les techniques de jeu propres à ce type d'instruments sont peu à peu retrouvées ou réinventées... Quelques uns de ses modes d'accord nous sont connus par des textes médiévaux de l'Europe du Nord (modes de sol et de la, principalement).
    Après avoir longuement recherché les spécificités du cruit irlandais (notamment grâce aux représentations graphiques de l'instrument qui nous sont parvenues), j'en ai fait reconstruire un exemplaire par un luthier américain spécialisé dans les instruments anciens, J.K. Dänae Denby-Spencer (voir le site de sa société, Orphic Airs). Le cruit s'avère tout particulièrement adapté pour jouer des airs traditionnels celtiques, par exemple ceux du Barzaz Breiz.


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Le cruit reconstruit pour P. Caudal par le luthier américain J.K. Dänae Denby-Spencer


Le bodhrán, ou la tradition des racontées populaires par les Wren Boys, troupes de saltimbanques qui sillonnaient l'Irlande rurale

Quant au bodhrán, il servait et sert encore à rythmer les racontées dans l'Irlande contemporaine : c'est l'instrument de choix des wren boys, troupes traditionnelles de jongleurs / conteurs / acteurs de l'Irlande rurale.

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Quelques bodhráns tout juste sortis de l'atelier de Seamus O'Kane

M'inspirant des traditions séculaires irlandaises, j'utilise ces deux instruments et croise leurs voix pour accompagner récits anciens ou populaires, d'Irlande, de Bretagne, du Pays de Galles et d'Ecosse.


Le son de la lyre des anciens bardes

La lyre des bardes, scaldes ou scops de l'Europe du Très Haut Moyen Age pouvait se jouer aussi bien à la façon d'une petite harpe (en cordes pincées) qu'à la façon d'une guitare (avec un plectre, ou avec l'ongle du pouce). L'introduction puis la popularisation de l'archet en Europe occidentale dans le courant du Moyen Age ont fait évoluer cette très ancienne lyre vers un instrument à cordes frottées (tel le jouhhiko baltique), donnant notamment naissance au crwth gallois, instrument dont jouaient encore les derniers bardes traditionnels au seuil du XVIIème siècle.

Les extraits sonores contenus dans cette page illustrent toutes les techniques possibles (harpe/guitare) de la lyre du haut moyen âge européen, hormis en cordes frottées.

  • Extraits sonores au format mp3 - © Patrick Caudal 2007
      • Improvisations
            Tierces alternées (cordes pincées)

  • Airs irlandais et écossais
           La marche de Brian Boru I (une mélodie irlandaise ancienne et très
           célèbre) (cordes pincées)
        
           
La marche de Brian Boru II (cordes frottées)


      • Mélodies du Barzaz Breiz
            An Tri Manac'h Ruz ("Les trois moines rouges") (pouce)
            Ar Baradoz ("Le paradis") (pouce)
            Livadenn Gêr Is ("La submersion de la ville d'Is") (pouce)
            Alan al Louarn - I ("Alain le Renard") (pouce)
            Alan al Louarn - II ("Alain le Renard") (plectre

      • Autres mélodies
            Air anonyme breton (cordes frottées)
            Paotred Plouieou ("Les gars de Plouyé" - un air à propos d'une
            révolte paysanne en Bretagne) (cordes frottées)

            Ur gentel vat ("une bonne leçon"; mélodie bretonne traditionnelle
            (cordes pincées ; harmoniques)

           Ar boutaouer-koad ("Le sabotier" ; air traditionnel breton collecté
            par le barde breton Taldir au début du XXème siècle)

           Drømte mig en drøm ("j'ai fait un rêve" ; mélodie scandinave
           médiévale) (plectre)




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