La tradition orale écossaise
L'Ecosse est une pluralité de mondes ; elle est, plus encore que la Bretagne, la nation celtique avec la plus grande diversité culturelle. Sa tradition orale conjugue des influences britonniques au sud, irlandaise au nord et à l'ouest, et scandinave au nord, et dans les archipels l'environnant.
L'une des pages les plus remarquables de la tradition orale de l'Ecosse a été écrite fort récemment. Nous la devons au regretté Duncan
Williamson - poète, conteur, auteur, né dans une famille pauvre et illetrée de tinkers, avec pas moins de quinze frères et soeurs. Les contes merveilleux de D. Williamson sont aujourd'hui parmi les plus célébrés du répertoire européen. L'un d'eux est mon conte fétiche, mon conte favori, l'histoire qui me fait le plus rire, pleurer et vibrer - celui que j'emmènerais avec moi, si je ne pouvais emporter qu'une seule histoire dans mes bagages.
Mais la tradition orale écossaise se plonge aussi dans les brumes du temps, avec ses anciennes histoires de seannachies, ces bardes de clans, qui chantaient - on le sait ! - les exploits des guerriers d'antan dans le hall des grands lairds. Et l'oeuvre de MacPherson nous dit combien, par exemple, le répertoire de Finn et des Fianna était ainsi commun aux Irlandais et aux Ecossais. D'ailleurs, si Finn a construit la Chaussée des Géants, c'était pour pouvoir passer d'une île à l'autre sans se mouiller les chausses... N'est-ce pas?
Pour dresser un panorama tant soit peu complet de la tradition orale écossaise, ancienne comme populaire, il faudrait encore ajouter les merveilleux collectages de Carmichael, de MacPherson (le pasteur, et non pas l'auteur des Ossianic Poems) et de si nombreux autres auteurs, que cette page ne suffirait pas à les évoquer. Alors pourquoi ne pas organiser une racontée pour faire résonner ces récits extraordinaires ?
Accompagnée au son de la grande cornemuse, comme il se doit...