Les traditions orales celtiques : entre mythologie, épopée et
tradition orale populaire
Ces
quelques pages sont consacrées à une réflexion sur la relation entre
mythologie et tradition orale populaire, nourrie de fragments de
récits. Mais aussi une page sur les techniques de récitation au
travers des régions de culture celtique, et des époques ! Vous
trouverez des développements sur chacune des quatre grandes cultures
orales celtiques (d'
Irlande,
de
Bretagne, d'
Ecosse
et du
pays de Galles), et une petite
synthèse générale.
Pourquoi la tradition
orale celtique est-elle un observatoire favorisé de la relation
entre mythologie et conte populaire ?
Il
y a plusieurs raisons évidentes à cela : d'abord, toute l'Europe ou
presque a été de culture celtique pendant plusieurs siècles, et ceci
se ressent nettement dans la diffusion de certaines figures issues de
sa mythologie - par exemple les fameuses "lavandières de nuit", que
l'on retrouve de l'Irlande à l'Europe centrale, et qui sont sans nul
doute liées à des motifs mythologiques et épiques (les "Parques"
celtiques lavent sur un gué, c'est-à-dire à la frontière de
l'Autremonde, les dépouilles des héros qui vont bientôt périr ; cf.
l'histoire de la mort de Cuchulainn, l'Achille des Irlandais).
Il est possible et légitime de
chercher des traces de la mythologie celtique dans quantité de
traditions orales de l'Europe, et pas seulement dans l'archipel
britannique et en France.
Ensuite, parce les régions ayant conservé une langue celtique et une
tradition orale plus nettement celtique sont situées aux marges de
l'Europe, et que plusieurs d'entre elles ont conservé ce fond
celtique et une culture orale "héroïque" (c'est-à-dire influencée
par la thématique des sociétés héroïques de l'Antiquité et du Haut
Moyen-Age) jusqu'à une date tardive. On peut citer en exemple
l'Ecosse, où les dernières formes de poésie apparentée à la poésie
bardique se sont éteintes au 18ème siècle. Ceci se traduit aussi par
une présence massive de motifs clairement mythologiques dans les
traditions celtiques, particulièrement celles des Iles Britanniques.
Là encore, on peut citer l'Ecosse et l'histoire de "Nigheag nan
Allt", "la nymphe-lavandière des torrents", qui offre une version
remarquablement conservée du motif des Parques celtiques : comme
elles, Nigheag lave les dépouilles des héros ou des chefs de clan,
et non pas le suaire du premier venu (contrairement aux lavandières
de nuit et autres "washerwomen of the ford").
La tradition populaire regorge de figures mythologiques celtiques
cachées. Tel Saint Martin par exemple, que l'on honorait en Irlande
par des sacrifices sanglants (mais si !), et qui est manifestement
lié à la très divine Sainte Brigitte - la déesse de la souveraineté,
à peine christianisée...
Mes "contes-férences",
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révéler les dieux, héros et autres créatures mythologiques
anciennes qui sommeillent sous les traits de mille et un
personnages apparemment anodins, ou obscurs, des récits
populaires celtiques.
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